CHEZ L’HABITANT – UNE EXPERIENCE UNIQUE !



CHEZ L’HABITANT – UNE EXPERIENCE UNIQUE !

Tout le monde rêve de pouvoir partager le quotidien des habitants du pays visité. Les Indonésiens sont un peuple très hospitalier, curieux et chaleureux, ils adorent recevoir des étrangers et leur offrir tout ce qu’ils ont, même s’ils sont très pauvres. Attention, ce type d’expérience demande tout de même une grande flexibilité, une grande tolérance et une grande facilité d’adaptation au voyageur.

Les familles indonésiennes sont souvent très étendues et un grand nombre de personnes vivent en général sous le même toit. Comme le dit si bien une maxime javanaise, «mangan ora mangan, anggere kumpul » = que l’on ait ou non à manger, l’important c’est d’être ensemble ! Ainsi au Pays Minang, matriarcal, ou les longues maisons «rumah gadang » sont divisées en chambrettes pour chacune des femmes de la lignée et leur famille ; a Bali, ou les enclos familiaux comportent divers bâtiments et pavillons ouverts (bale) orientés selon les points cardinaux, chez les Bugis ou les habitants de Sumbawa, ou les maisons sur pilotis sont divisées en espaces «masculin » à l’avant et «féminin » à l’arrière, au pays Toraja, ou les Tongkonan traditionnelles ne comportent aucune cloison, et ou tout le monde dort ensemble sur des nattes. Dans ces conditions, il est difficile d’espérer une certaine intimité et l’absence de promiscuité, surtout pour dormir. Dans les régions au climat frais, on pourra sans doute vous fournir de minces couvertures, sinon le mieux est d’avoir toujours dans ses bagages le fameux SARONG multi-usages, que tout le monde possède en Indonésie, Il sert à la fois de couverture, de drap, de châle, de vêtement pour ceindre le bas du corps lorsqu’on est chez soi.

Les Indonésiens sont des lève-tôt, les paysans et les pêcheurs partent à la pointe du jour, les ménagères vont au marche au petit matin pour pouvoir préparer le repas à leurs hommes avant leur départ aux champs ou en mer, les écoliers et les fonctionnaires commencent leur journée à 7h00 ….Des l’aube, les marchands ambulants proposent leurs petits plats, soupes, gâteaux, bols de nouilles ou autres en-cas, chacun avec un cri qui leur est propre…on les entend de très loin. Les charrettes à cheval martèlent les chaussées, les cyclopousses grincent dans les ruelles. Dans les campagnes, les coqs s’égosillent à qui mieux mieux, en particulier à Bali, ou leur élevage est florissant à cause de la passion locale pour les combats de coqs…Les chiens se poursuivent en jappant, les voisins s’apostrophent d’une maison à l’autre. Même si vous bénéficiez d’une chambre bien à vous (en général sans volets ni rideaux), il vous sera sans doute difficile de faire la grasse matinée. Par contre les gens se couchent tôt car la nuit tombe invariablement à 18h00, et l’éclairage insuffisant ou inexistant ne permet pas de veiller des heures. Sauf bien sur si un événement vient ponctuer la vie quotidienne du village ou du quartier : cérémonie de temple à Bali, mariage Osing a Java-est (certains villages ne dorment pas pendant trois nuits au son de musiques endiablées au volume maximum !), représentation de théâtre d’ombres Wayang Kulit à Java…

La générosité des Indonésiens est sans pareil. Si on vous propose l’hospitalité, c’est de bon cœur, par contre on ne vous donnera jamais votre congé, on ne vous dira jamais que vous dérangez, Ce sera à vous de voir combien de temps vous pouvez vous imposer sans importuner vos hôtes….Pas facile…La vie sociale indonésienne est tout en nuances, il faut apprendre à lire dans les paroles, les regards, les gestes…

Lors du repas qui vous sera offert, essayer de gouter de tout pour agréer vos hôtes, mais sans voracité. Noter que la plupart des repas se prennent avec les doigts (de la main droite uniquement), technique pas forcement facile à acquérir. Au mieux, on mettra à votre disposition une cuillère à soupe, les fourchettes sont rares et les couteaux uniquement destines à la préparation des repas.

Si vous restez plus longtemps dans une maison locale, vous pourrez demander à participer aux travaux de la cuisine, même si on insistera pour que vous ne fassiez rien et vous laissiez servir.

Ne vous offusquez pas si vos hôtes ne partagent pas votre repas ou si (souvent dans les régions de confession musulmane) seulement les hommes de la maison se joignent à vous, les femmes se contentant de vous servir puis de disparaitre aux cuisines.

Dans certaines régions, il est coutume de prendre le repas ensemble surtout a l’occasion de fêtes (selamatan), dans d’autres, le repas n’est pas considéré comme un acte social, mais comme un besoin quotidien. A Bali, on se met rarement à table ensemble. Ne vous étonnez pas de voir quelqu’un s’isoler ou se cacher pour manger seul, car il n’est pas poli de manger devant les autres…On vous dira alors «makan ! » ce qui veut dire «pardon, je mange » ou « vous voulez manger aussi », en guise d’excuse. Il est convenable de répondre «sudah » soit «moi, ca y est »….L’inverse de notre «bon appétit »

Attention les salutations locales ne se résument pas forcement à un bonjour, au revoir…Un voisin pourra vous interpeller d’un «mampir » (passez-donc chez nous) ou du même «makan sini » (venez manger avec nous) ; il s’agit uniquement de basa basi, la politesse locale, et non une invitation à prendre à la lettre à chaque fois.
Enfin n’espérez pas trouver les mêmes conditions d’hygiène que chez vous. Les salles de bain sont parfois inexistantes, souvent à l’extérieur et parfois comme à Bali à l’opposé des chambres (partie sud de la maison, réservée aux communs), ce qui n’est pas toujours pratique. L’eau chaude est naturellement absente, les sanitaires se réduisent souvent a un bac d’eau claire ou l’on puise avec une «casserole » de plastique appelée «gayung » avec laquelle on s’asperge. L’eau courante n’est pas présente partout, elle vient souvent du puits ou l’on doit tirer de l’eau à la force des bras si la maison n’est pas encore équipée d’une pompe. Les WC a la turque sont la règle quasi-générale. Nombre de gens préfèrent continuer de se laver aux bains publics dans les rizières ou dans la rivière la plus proche, et d’y faire leur lessive….

Malgré tous ces petits inconvénients, l’expérience d’une ou plusieurs nuits chez l’habitant peut se révéler une expérience enrichissante, unique et extraordinaire. N’hésitez pas à découvrir un autre monde !