LA CÉRÉMONIE DE MARIAGE BALINAIS «MASAKAPAN»



La cérémonie de mariage balinais «Masakapan»

Il s’agit d’un rite de passage essentiel mais aussi de l’acquisition d’un nouveau statut. Une fois maries, les hommes acquièrent une voix au conseil du village mais aussi l’obligation de s’acquitter des taches coutumières ou communautaires. Ils devront en effet remplacer leurs parents lorsque ceux-ci ne pourront plus le faire.

Avant de pouvoir célébrer leur mariage, les deux fiancés devront avoir déjà «passé » les autres rites de passage qui jalonnent la vie de tout Balinais, en particulier le limage de dents (« masangih » ou « matatah ») en général effectué à l’adolescence. Faute d’avoir pu le faire, ce rite est parfois célébré le même jour que le mariage…

Par ailleurs, l’importance d’avoir une descendance est essentielle. Un couple ne se conçoit pas sans enfant, et l’absence de descendance peut être cause de polygamie (autrefois assez fréquente) ou de divorce (inexistant autrefois, la femme se contentant de retourner dans la maison de ses parents).

Actuellement tout ceci est régi par la loi, mais il faut toujours célébrer un mariage religieux avant de faire un mariage civil. Naturellement, jadis, personne n’avait d’acte de mariage…

La cérémonie de mariage dure en général une journée entière et inclut une série de rituels, célébrés dans le sanctuaire de la maison, et dans le pavillon central (bale dangin ou bale gede pour les hautes castes) situé dans la partie est de la maison. Un grand prêtre pedanda officie pour la circonstance, au milieu d’un monceau d’offrandes.

Les mariés sont vêtus de leurs plus beaux atours pour cette occasion : tissus songket chamarres, brodés de fils d’or ou d’argent, tiare de fleurs d’or pour la jeune fille, turban damassé pour le garçon, qui porte en outre un kris à la ceinture, symbole de sa virilité ! Ils arborent de nombreux bijoux. Ces costumes et parures font rarement partie du patrimoine familiale car très couteux et sont en général loues pour la journée.

Le jeune couple doit se plier à de nombreux rites avant de recevoir leurs invités. Ils
tournent trois fois autour des autels familiaux, portant des paniers remplis d’offrandes spécifiques (pour le garçon : poulet, canne à sucre, pièces de monnaie…; pour la fille : du riz non-cuit, des épices et des plantes qu’elle est supposée « vendre » à son mari…). Avec un kris, le fiancé transperce un tissu luxueux censé représenter la pureté et la virginité de sa fiancée. Les plantes « achetées » sont replantées symboliquement derrière l’autel des ancêtres dans le but d’encourager la fertilité donc la fécondité. Enfin, les mariés tirent ou coupent (selon les cas) une cordelette en coton placée entre deux parties du poulet « servi » en offrande sur le panier tressé. Ce dernier acte « consomme » l’union dès lors validée. Une prière est également célébrée dans l’enceinte du temple familial.

Par la suite (peu de temps après, mais parfois de nombreuses années plus tard dans certaines régions!), les mariés vont rendre visite a la famille de l’épouse afin d’obtenir également leur bénédiction. La jeune femme «prend congé » (pamitan) de son ancienne maison et son temple des ancêtres `du mariage, la jeune mariée change véritablement de famille… Une vie nouvelle à laquelle il lui faudra s’adapter.