LA PAPOUASIE OCCIDENTALE
Anciennement appelée Irian Jaya, la Papouasie Occidentale constitue un des derniers espaces sauvages de notre planète, et la province la plus orientale de l’archipel indonésien. C’est aussi la plus jeune.
C’est un immense territoire de plus de 420 000 km², qui couvre la partie indonésienne de l’ile. L’autre moitié, la Papouasie Nouvelle-Guinée, est indépendante depuis 1975. C’est encore une région quasi inaccessible car traversée par une haute chaîne de montagnes, dont certains sommets aux neiges éternelles culminent à plus de 5000 mètres d’altitude ; elle est couverte à plus de 75 % de jungles impénétrables et de marécages. Les communications sont rendues très difficile en raison de la géographie et des distances et le réseau routier est insignifiant. L’avion est pratiquement le seul moyen d’aller d’une région à l’autre. Il s’agit souvent d’avions charter affrétés par les missions, et reliant de minuscules aérodromes.
Située directement au Sud de l’équateur, la Papouasie possède un climat chaud et humide, et les pluies sont fréquentes tout au long de l’année. La faune compte peu de mammifères mais en revanche, on trouve un grand nombre d’espèces d’oiseaux endémiques à la région (paradisiers, oiseaux-lyre, perroquets).
La Papouasie Occidentale ne compte que 2,5 millions d’habitants mais en raison d’une politique de transmigration soutenue dans les années 70-80, près de la moitié proviennent des quatre coins de l’archipel indonésien : Java, Bali, Sumatra, Sulawesi. On dénombre plus de 250 groupes linguistiques : Dani, Yali et Lani dans la vallée du Baliem, Korowai dans les forêts du sud, Asmat dans les régions côtières marécageuses du Sud. La très grande majorité sont chrétiens suite à l’évangélisation par les missions catholiques, mais les croyances animistes sont encore très vivaces.
Historiquement, les Papous, descendent des premiers habitants de la Nouvelle-Guinée, arrivés à une époque (aux alentours de la dernière glaciation, soit il y a environ 21 000 ans) où l’île était reliée au continent australien, formant la masse continentale appelée Sahul. Le peuplement de l’Océanie s’est déroulé en deux temps: les Papous et Aborigènes d’abord, puis les Austronésiens.
Du point de vue linguistique, il existe un millier de langues en Nouvelle-Guinée, dont 251 en Papouasie occidentale ! Elles sont dites «non-austronésiennes », car n’appartiennent pas à la famille de la plupart des langues parlées dans l’archipel indonésien.