LA RÉGION DE KERAMBITAN



Kerambitan constitue actuellement l’un des districts du département de Tabanan. La ville de Tabanan elle-même est le chef-lieu de ce département qui se compose de dix districts : Kediri, Marga, Baturiti, Tabanan, Kerambitan, Selemadeg, Selemadeg est, Selemadeg ouest, Pupuan, Penebel. C’est une ville relativement importante ou l’on trouve un marché et un petit musée qui expose des outils servant à la culture du riz, très développée dans la région (Museum Subak). La bourgade de Krambitan est située à environ 6 kms au sud-ouest de la ville de Tabanan.

Comme les sept autres départements de Bali (Badung, Gianyar, Klungkung, Karangasem, Buleleng, Bangli, Jembrana), Tabanan était avant l’indépendance le siège d’un ancien royaume.

HISTOIRE :
Le village de Kerambitan est l’ancien siège d’une branche de la famille royale de Tabanan: Arya Kenceng. Plusieurs anciennes résidences royales existent toujours, notamment deux palais du XVIIème siècle : Puri Anyar et Puri Agung Kerambitan. Les descendants de cette dynastie habitent toujours les bâtiments.
Durant le XVIème siècle, le 12ème roi de Tabanan, appelé Ida Cokorde Pemade Ratu Singhasana Tabanan, était très triste car il n’avait aucun fils pour lui succéder. Il fit le vœu solennel d’avoir un enfant avant de mourir qui deviendrait le futur roi. Il eut finalement un fils appelé Sira Arya Ngurah Sekar, né d’une mère de basse caste. Il fut promis au siège du 13ème roi du royaume de Tabanan avec le nom d’Ida Cokorda Di Sekar. Quelques temps après, le roi eut un autre fils, appelé Sira Arya Ngurah Gde, qui devint le prince couronné du royaume de Tabanan. Le vieux roi comblé mourut alors paisiblement.
Sira Arya Ngurah Gde décida de s’exiler sans que son frère, le roi, ne l’apprenne. Il partit alors dans le nord vers le volcan Batukaru. Arrivé au village de Banjar sur la cote nord, il resta caché pendant plusieurs mois dans un monastère, jusqu’au jour où un groupe envoyé par son frère le trouva.
Sira Arya Ngurah Gde décida de ne pas retourner au royaume, à moins que son frère ne lui donne un secteur de la région de Tabanan. Le roi, heureux d’avoir retrouvé son frère, lui donna la moitié du royaume de Tabanan. Mais avant de partir dans le sud-ouest, Sira Arya Ngurah Gde alla voir le grand prêtre pour demander conseil. Celui-ci lui dit : «quand la fumée surgit de la terre, tu dois t’arrêter et rester là…». Sira Arya Ngurah Gde se trouvait alors dans la région de « Rawit » (Rawit = beau) quand il aperçut un grand nuage de fumée, il décida de s’arrêter et de rester dans cette région. (Rawit est devenu KERAWITAN puis KERAMBITAN, nom actuel du village de Kerambitan).

ECONOMIE :
Kerambitan, situe entre mer et montagnes fait partie de la région de Bali surnommée le «grenier à riz » de l’ile en raison de sa fertilité et de ses magnifiques rizières en terrasses. C’est une région très fertile dans laquelle on cultive aussi café, cacao, palmiers à sucre, clous de girofle et de nombreux fruits tropicaux. Les agriculteurs balinais se regroupent en confréries ou associations appelées Subak, rassemblant les paysans qui utilisent la même source d’irrigation. Le Subak a pour principales activités l’entraide pendant le cycle des travaux agricoles (semailles, repiquage, moissons) ainsi que pour l’entretien des canaux d’irrigation et pour la celebration des cérémonies agraires.

ARTS & CULTURE :
La région de Kerambitan s’enorgueillit de posséder différentes formes artistiques uniques à Bali :
– OKOKAN : orchestre ambulant constitue d’énormes cloches de bois décorées, joue par une troupe d’hommes. A l’origine comme partout, les Balinais accrochaient ces sonnailles au cou de leurs vaches pour les repérer grâce au son. De la, on en fit un divertissement champêtre lors des moissons. Les Balinais croient que le son des cloches permet également de chasser le mauvais sort. Ces cloches sont en forme de tête de démon, dont le battant représente la langue.
– TEKTEKAN CALONARANG : théâtre danse à but exorciste. Le Tektekan est un orchestre de bambou traditionnel (d’où son nom, imitant le son des bambous frappes «tek –tek ». Le son produit est censé à voir un pouvoir exorciste en cas de malheur touchant la communauté. La danse de Calonarang fait partie du répertoire du theatre balinais. C’est une danse de transe illustrant le combat eternel entre le Bien et le Mal selon la croyance balinaise hindouiste. A l’origine, les représentations de Calonarang avaient lieu la nuit, lors des cérémonies anniversaires au Pura Dalem, le temple des forces chtoniennes, toujours situé près du cimetière du village et où sont gardés les grands masques sacres du dragon Barong (esprit protecteur du bien) et Rangda (la sorcière, esprit du mal)