LE PALAIS DE RATU BOKO (PRAMBANAN)



Kraton Ratu Boko ou “palais du roi Boko” est le nom populaire d’un site archéologique situé sur un plateau à environ 3 kilomètres au sud du temple de Prambanan dans le centre de l’île de Java en Indonésie. Il se trouve à environ 17 kms à l’est de la ville de Jogjakarta. La population locale lui a donné ce nom d’après Boko, un roi légendaire, père de la princesse Lara Jonggrang, dont les habitants de la région ont donné le nom à la statue de Durga dans le principal sanctuaire de Prambanan.

LA LEGENDE…

Il était une fois un roi du nom de Boko, qui avait une fille d’une grande beauté, Lara Jonggrang. Ayant entendu parler de la beauté de la princesse, un certain Bandung Bondowoso la demanda en mariage. Lara Jonggrang refusa car elle ne l’aimait pas. Devant l’insistance de l’homme, la jeune fille finit par céder, à condition qu’il construise mille temples en un jour et une nuit, ce qui paraissait impossible !!!
Bandung Bondowoso accepta et commença la construction. Mais la nuit tombée, grâce a l’intervention d’esprits protecteurs, il avait pratiquement terminé. Alors Lara Jonggrang demanda à ses suivantes de faire du bruit afin que les coqs alentour s’imaginent que l’aube était proche et se mettent à chanter, effrayant ainsi. Croyant que le jour était levé, ceux-ci regagnèrent leur royaume. Bandung Bondowoso n’avait terminé que 999 édifices. Comprenant que Lara Jonggrang avait use d’un stratagème pour faire échouer son entreprise, il entra dans une grande colère et transforma Lara Jonggrang en une statue pour orner le dernier temple, ce qui porta ainsi le nombre d’édifices à mille. En javanais, “mille temples” se dit candi sewu, qui est d’ailleurs le nom d’un ensemble bouddhique qui se trouve au nord de Prambanan.

Le site s’étend sur 16 hectares et deux hameaux, Dawung et Sambireja, dans le village de Bokoharjo dans le territoire spécial de Yogyakarta. Au point culminant du site, à une altitude de 196 m au-dessus du niveau de la mer, se trouve un petit pavillon d’où on a une vue panoramique sur Prambanan et les temples alentours, avec le volcan Merapi en arrière-plan.
Contrairement à la plupart des sites archéologiques de la région, qui sont des vestiges d’édifices religieux, Ratu Boko semble avoir été un lieu de résidence. C’est donc le seul exemple de bâtiment à caractère profane de la région de Java-Centre. Ca et la subsistent des fondations de pierre qui témoignent que s’élevaient alors a certains emplacements des bâtiments d’habitation, les piliers et murs qui devaient être en bois ayant évidemment complètement disparu…

Le site de Ratu Boko fut découvert pour la première fois par un archéologue hollandais, HJ De Graaf, au 17e siècle. Les vestiges comprenaient un portique d’entrée (gapura) et plusieurs groupes de bâtiments, grottes, bassins, candis, restes de murailles et statues ; les fouilles et recherches se poursuivirent au 18e et au 19e siècles. ; la rénovation du site ne débuta qu’en 1938, puis se poursuivit en 1952 âpres l’Indépendance de l’Indonésie.
Une stèle (prasasti) trouvée sur le site mentionne la date de 792 après J.-C. et le nom d’un roi connu historiquement comme Rakai Panangkaran. C’est aussi ce roi qui fit bâtir le temple de Borobudur et d’autres candis (Sewu, Kalasan) ; mais rien ne prouve que c’est ce roi qui fit construire le palais et a quelle date. On suppose d’ailleurs seulement qu’il s’agit d’un ancien palais car les vestiges retrouvés ont toutes les caractéristiques des éléments des anciens palais javanais tels que les décrivent les écrits anciens existants.

A l’origine il semble que s’élevait en fait à cet endroit un sanctuaire bouddhiste. Ce n’est qu’en 956 que le site aurait été utilisé comme forteresse par le roi Rakai Walaing Pu Khumbayoni qui était de religion hindouiste. D’où le mélange d’influences bouddhistes (vestiges de stupa, statues de Bouddha), et hindouistes (candi miniatures, statues des dieux hindous Ganesha et Durga) dans la construction.